
Bien que la radiothérapie du cancer du rein ne soit pas le traitement le plus courant pour cette maladie, elle reste utile en cas de récidives locales inopérables ou de cancers du rein métastatiques. Elle est une méthode possible au même titre que la chirurgie ou l'immunothérapie et les thérapies ciblées.
Radiothérapie du cancer du rein : son principe
Lorsqu'on parle de radiothérapie du cancer du rein, on inclut également la cryothérapie et la radiofréquence.
Radiothérapie
La radiothérapie externe consiste à réduire la taille des métastases, notamment au niveau du cerveau ou des os, et donc à soulager les symptômes qu'elles entraînent.
La radiothérapie utilise des rayonnements de très forte énergie produits par un accélérateur de particules pour détruire les cellules cancéreuses. Les rayons permettent d'éliminer les cellules tumorales sans affecter les tissus et les organes sains avoisinants.
À noter : cette méthode n'est intéressante qu'en remplacement des interventions chirurgicales, qui restent à privilégier (notamment les néphrectomies partielles). Toutefois, on peut s'en servir pour soulager les douleurs et les saignements qu'entraîne une tumeur rénale.
Cryothérapie
La cryothérapie est une approche radiologique « mini-invasive », qui utilise le froid extrême pour détruire les cellules cancéreuses. Cette technique est notamment employée en cas de cancer du rein ne pouvant pas être opéré, et plus particulièrement sur des tumeurs rénales mesurant plus de 4 cm.
Bon à savoir : dans sa version de dernière génération, la cryothérapie utilise du gaz argon à haute pression pour congeler le tissu osseux dans le cadre de métastases osseuses volumineuses (elle offre une plus grande précision d’action que la radiofréquence avec contrôle 3D du volume de la glace par scanner ou IRM).
Concrètement, plusieurs aiguilles sont placées directement au sein de la tumeur sous contrôle scanner (sous anesthésie locale). Puis un froid extrême va y être appliqué, afin d'éliminer toutes les cellules environnantes.
La cryothérapie possède plusieurs avantages.
Tout d'abord, elle constitue une alternative à la chirurgie lorsque celle-ci elle est contre-indiquée en raison de l’état de santé du patient ou d'un risque d’altération de la fonction rénale.
Elle est mini-invasive et permet donc un rétablissement plus rapide du patient.
De plus, elle offre l’avantage, comparativement au chaud, d’avoir un effet progressif (il est possible d’interrompre la séance pour éviter d’abîmer les tissus sains environnants).
Enfin, elle permet de préserver plus longtemps la fonction rénale.
Radiofréquence
La radiofréquence, quant à elle, est particulièrement indiquée pour traiter les patients présentant un cancer du rein héréditaire (dans le cadre de la maladie de von Hippel-Lindau, notamment), l'une des causes de ce cancer. Chez ces personnes, les tumeurs ont tendance à récidiver et à affecter les deux reins.
La radiofréquence consiste à appliquer un courant alternatif à une électrode placée directement au sein de la tumeur. En s'échauffant à plus de 55°C, elle détruit les cellules avec lesquelles elle est en contact.
Il s'agit d'un traitement mini-invasif, qui a l'avantage de préserver le rein en évitant l'intervention chirurgicale chez les patients à risque.
Par ailleurs, cette technique nécessite une anesthésie plus légère, n'entraîne pas de douleurs post-opératoires et réduit les durées d'hospitalisation.
À noter : la radiofréquence est moins onéreuse que la chirurgie et elle est aussi employée dans un but antalgique (pour soulager les douleurs liées aux cancers).
Radiothérapie du cancer du rein : indications et contre-indications de la radiofréquence
Indications
En cas de cancer rénal, la radiofréquence est indiquée chez les personnes :
- âgées (plus de 70 ans), qui ne peuvent pas subir d'anesthésie générale et chez qui il est essentiel de préserver la fonction rénale ;
- qu'il n'est pas possible d'opérer en raison de risques chirurgicaux trop importants (patients diabétiques, obèses, souffrant de troubles cardiaques, etc.) ;
- qui présentent un cancer du rein héréditaire (maladie de von Kippel-Lindau), chez qui le risque de récidive est particulièrement élevé et qui peuvent présenter de multiples tumeurs ;
- qui présentent une tumeur de moins de 4 cm en fonction de sa localisation (le taux de réussite de ce traitement est compris entre 92 et 100 % pour les tumeurs faciles d'accès) ;
- qui souffrent d'insuffisance rénale ou qui n'ont qu'un seul rein, et pour qui la chirurgie conduirait à la dialyse.
Contre-indications
La radiofréquence est une approche contre-indiquée quand la tumeur rénale est trop volumineuse, quand elle se trouve à proximité des organes digestifs (notamment chez des patients qui portent des implants métalliques : prothèses, pacemaker, etc.), quand le patient présente des troubles de la coagulation, et enfin quand le patient souffre d'insuffisance respiratoire.
Radiothérapie du cancer du rein : déroulement d'une radiofréquence
L'opération de radiofréquence suit un protocole précis.
La mise en place de l'électrode se fait sous contrôle tomodensitométrique (TDM) ou par cœlioscopie chez un patient sous sédation consciente (anesthésie locale et perfusion de sulfentanil). Toutefois, à tout moment, il est possible d'augmenter la sédation et d'aller jusqu'à une anesthésie générale si le besoin s'en fait sentir.
Le choix du diamètre de l'électrode s'effectue en fonction de la taille de la lésion et de la proximité des zones à épargner. Il est possible de traiter simultanément jusqu’à 4 tumeurs par séance.
Le lendemain de l'intervention, on évalue le résultat en pratiquant une échographie et un examen TDM avec injection et/ou une IRM. Il s'agit d'anticiper les éventuelles complications vasculaires et urologiques, et de voir si la tumeur a bien été éliminée en totalité.
Un second bilan est réalisé 2 mois après et s'accompagne d'un contrôle de la fonction rénale.
D'autres bilans sont prévus à 6, 9 et 12 mois, puis tous les ans pendant 5 ans. On surveille ainsi l'absence de récidives ou de dissémination des cellules cancéreuses, sachant que 90 % des rechutes interviennent au cours de la première année et que le taux de récidives locales (10 %) est supérieur à celui des néphrectomies partielles.
Bon à savoir : le taux de complications suite à un traitement par radiofréquence est de 30 %, mais elles sont généralement sans gravité.
Aussi dans la rubrique :
Traitements et prévention du cancer du rein
Sommaire
- Traitements possibles
- Vivre avec la maladie
- Prévenir le cancer du rein