
Le pronostic du cancer du rein dépend du stade de la maladie, du type de tumeur et de certains facteurs spécifiques. Néanmoins, les signes du pronostic relatifs à tous les cancers s'appliquent. Ainsi, par exemple, la mortalité est plus élevée chez les personnes qui ont perdu du poids ou qui ont eu un diagnostic tardif.
Statistiques du cancer du rein
À l'échelle mondiale, environ 500 millions de personnes présentent une pathologie rénale. En France, environ 5 % des adultes (3 millions de personnes) sont concernés. Parmi eux, on recense :
- 37 500 patients dialysés ;
- 9 500 patients débutant un traitement par dialyse ;
- 33 000 personnes ayant bénéficié d'une greffe de rein.
Pour ce qui est du cancer du rein, on compte :
- 15 323 nouveaux en France en 2018 ;
- 190 000 nouveaux cas chaque année dans le monde.
En France, on observe depuis les années 1990 une augmentation de l’incidence du cancer du rein (+1,4 % par an chez la femme et +1,7 % par an chez l’homme) avec une tendance récente à l’augmentation de la mortalité chez l’homme (+1,3 % par an entre 2010 et 2018).
Source : rapport « Estimations nationales de l’incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018 » avec Santé publique France et l'Institut national du cancer.
Par rapport aux autres types de cancers :
- Ce cancer représente 3 % de l'ensemble des cancers.
- Il s'agit du troisième cancer urologique le plus fréquent après le cancer de la prostate et le cancer de la vessie.
- Enfin, le cancer rénal est le 7e cancer chez l'homme et le 12e chez la femme.
Le cancer rénal touche :
- 2,4 fois plus d'hommes que de femmes (10 254 contre 5 069 en 2018) ;
- principalement des personnes âgées de plus de 55 ans (62 ans en moyenne) ; dans 50 % des cas, les patients ayant plus de 70 ans.
Bon à savoir : la dénutrition est un facteur péjoratif associé à une augmentation de la mortalité globale et du risque de récidive et de progression chez les patients atteints de cancer du rein.
Le diagnostic est posé en moyenne à l'âge de 67 ans chez l'homme et de 70 ans chez la femme.
Pronostic du cancer du rein
On dénombre 3 éléments qui permettent d'établir un pronostic du cancer du rein.
En fonction du stade
Comme la plupart des cancers, lorsqu'il est diagnostiqué précocement, le cancer du rein est de bon pronostic. C'est le cas dans un peu plus de 50 % des cas. Inversement, le pronostic est plus réservé en cas de stade avancé et s'il existe des métastases. Notamment, le pronostic est particulièrement sombre si la tumeur a envahi la veine cave. On peut résumer les différents stades et leur pronostic de la sorte :
- Stade I : lorsqu'il est possible de mettre rapidement en place une immunothérapie du cancer du rein alors que la tumeur est encore de petite taille et bien localisée, le taux de survie à 5 ans est de 80 %.
- Stade II : en cas de tumeur localement invasive, le taux de survie à 5 ans est de 70 % en moyenne.
- Stade III : le taux de survie est de 15 à 35 % en cas d'atteinte des ganglions lymphatiques ou de la veine rénale (le pronostic varie en fonction de l'atteinte des vaisseaux et des ganglions lymphatiques).
- Stade IV : le taux de survie à 5 ans est compris entre 0 et 10 % en cas de métastases.
Ci-dessous les :
Taux de survie des cancers du rein métastasés | Taux de survie des cancers du rein tous stades confondus | ||
Survie à 1 an |
45 % |
Hommes :
|
Femmes :
|
Survie à 2 ans |
34 % |
||
Survie à 5 ans |
Entre 0 et 10 % |
Hommes :
|
Femmes :
|
Remarque : de façon surprenante, en cas de cancer métastatique du rein, les patients dont l’indice de masse corporelle est supérieur à 25 (et qui sont donc en surpoids) ont une médiane de survie de 25,6 mois contre seulement 17,1 mois pour ceux dont l’IMC est inférieur à 25.
En fonction du type de tumeur et de son grade
Les cancers du rein qui ont de meilleurs pronostic sont :
- les carcinomes à cellules rénales de type papillaire ;
- les carcinomes à cellules rénales de type chromophobe.
En effet, ces 2 types de tumeurs rénales sont généralement de bas grade. Inversement, les carcinomes qui affectent les tubes collecteurs et le sarcome des cellules rénales sont de moins bon pronostic puisqu'il s'agit de tumeurs de haut grade particulièrement agressives.
En fonction de facteurs spécifiques aux cancers du rein
Certains facteurs pronostiques sont spécifiques aux cancers du rein :
- Le pronostic est plus sombre si le taux de lacticodéshydrogénase (LDH) est de 1,5 fois plus élevé que la normale. Le taux sanguin de LDH est également un facteur de mauvais pronostic dans le cadre des lymphomes.
- Le pronostic est mauvais si le taux de calcium sanguin est particulièrement élevé (hypercalcémie avec un taux supérieur à 2,75 mmol/litre) :
- En effet, les cancers de l'appareil urinaire (et des poumons) sécrètent des substances proches de la parathormone, habituellement sécrétée par les glandes parathyroïdes, et qui élève le taux de calcium dans le sang. Il s'agit d'une complication d'un cancer du rein déjà avancé.
- Certaines études tendent à prouver que les personnes ayant été atteintes du cancer de la thyroïde risquent davantage d’avoir un cancer du rein. Par ailleurs, les gens de grande taille (sous l'influence des hormones thyroïdiennes) sont eux aussi plus à risque.
- En cas d'anémie (nombre insuffisant de globules rouges), le pronostic du cancer du rein est également assez sombre.
Récidives du cancer du rein
Les récidives locales de cancer du rein opéré sont rares, mais graves. Elles sont peu courantes puisque moins de 2 % des tumeurs réapparaissent dans les 5 ans qui suivent le traitement chirurgical. Concrètement, les récidives s'observent essentiellement chez les patients :
- dont le cancer rénal initial avait un grade de Fuhrman élevé ;
- qui présentent des métastases ganglionnaires régionales ;
- pour lesquels on n'est pas parvenu à retirer la totalité des cellules cancéreuses (ce qui reste assez rare dans la mesure où l'on réalise souvent une néphrectomie élargie).
Chez les patients qui ont subi une néphrectomie partielle, les récidives à 5 ans surviennent sur la partie du rein épargnée dans 5 % des cas seulement. Néanmoins, deux points à mettre en évidence :
- Le cancer du rein est l'un des cancers chez lequel on observe le plus de récidives tardives puisqu'elles concernent 11 % des patients ayant survécu plus de 10 ans après la chirurgie initiale.
- Parmi les patients présentant un cancer du rein localisé au moment du diagnostic et qui sont traités chirurgicalement, 30 % développeront par la suite des métastases à distance.
À noter : bien que toutes ces données doivent être prises en compte pour pouvoir établir un pronostic, on dénombre chaque année plus de 6 000 décès pour cause de cancer du rein en France (en 2018, 3 818 hommes et 1 771 femmes).
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